Extrait de l’e-book "Objectif Performance"
Patrick Jaulent – Marie-Agnès Quares – Philippe Mularski
Norman Lamont, Chancelier de l’Echiquier sous le gouvernement de John Major, l’équivalent de notre ministre des finances, avait inventé l’expression de "pousses vertes". Il l’avait utilisée en octobre 1991, en plein milieu d’une période de récession qui allait déboucher sur la pire crise qu’avait connue l’Angleterre depuis 1930, en déclarant avoir détecté "les pousses vertes du printemps économique" !
Nous nous sommes permis de reprendre cette expression pour illustrer la notion d’indicateur avancé. La "pousse verte" se veut être, à l’image de l’indicateur avancé, un "prédicateur" d’une situation bonne ou mauvaise à venir et que les managers doivent pouvoir détecter au plus vite.
Pour mettre un peu d’humour dans notre propos, nous vous proposons quelques "pousses vertes" issues de la vie courante :
– Le nombre de personnes qui font un don dans le métro est une pousse verte. Son évolution est certainement liée au revenu disponible et donc à la croissance économique.
– La consommation de crèmes solaires est une pousse verte. Elle annonce une augmentation du tourisme dans les régions ensoleillées.
– Le nombre de grues fabriquées chaque année est une pousse verte. Son évolution est liée à la construction de nouveaux bâtiments, à l’évolution de l’offre en la matière, à l’augmentation du volume de crédit.
– Le nombre de pièces ou billets que vous égarez est une pousse verte. Lorsque les personnes se trouvent en situation financière difficile, elles sont, en général, plus attentives à leur monnaie.
– Le nombre de personnes qui emmène leur véhicule au lavage automatique est une pousse verte, en dehors des périodes de récession ce nombre à tendance à augmenter.
– Le nombre de petites annonces de personnes souhaitant vendre des objets est une pousse verte. Son évolution a, sans nul doute, un lien avec la situation économique.
– La longueur de nos cheveux est une pousse verte. Lorsque nous avons des difficultés financières nous avons tendance à espacer notre passage chez le coiffeur (et vis et versa).
Avez-vous remarqué, qu’en période de crise les journaux télévisés annoncent plus de mauvaises nouvelles. Ces messages négatifs ont pour conséquence d’aggraver un peu plus encore la situation, ils renforcent la perception de la récession et la perte de confiance dans l’avenir. Résultat, les gens dépensent moins, ils épargnent. A contrario, les nouvelles positives stimulent le sentiment de confiance et, par là même, contribuent à une amélioration de la croissance économique. Ainsi, le nombre de messages positifs diffusés par les médias est une pousse verte, les messages négatifs ne sont que de mauvaises herbes.
Inutile de chercher des indicateurs très sophistiqués pour prédire la reprise, nous sommes entourés d’indicateurs avancés, encore faut-il savoir les identifier.
Avez-vous quelques "pousses vertes" à nous proposer ?
Parmi la liste de "Pousses vertes" proposées en exemple, un seul (une seule pousse verte) n'est pas une réelle pousse verte.
RépondreSupprimerLaquelle ? en justifiant.
Le 1er qui trouve gagne un e-book "Objectif Performance" lors de sa parution
Les auteurs
Le fait d'égarer sa monnaie n'est pas un indicateur avancé ("une pousse verte") dans la mesure où il ne correspond pas à un acte économique. Il n'est ni impulsif ni réfléchi mais bien le seul résultat d'une négligence. Enfin, il semble très difficile (par sondage?) à quantifier. Sa corrélation avec l'environnement économique n'est donc pas démontrée.
RépondreSupprimerL'approche pousse verte est vraiment intéressante et donne un bon angle d'analyse !!!
RépondreSupprimerBravo pour ce blog !